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Vendredi 7 février 2014 - La violence - Comment l'éviter ?

La violence - Comment l'éviter? peut on vivre sans? l'aimons nous?

Nous n'avions pas pris le temps de choisir un sujet la fois précédente ainsi il n'y a pas eu de documents de préparation.  

Le débat 

1° ) La forme du débat 

Ça circule dans le jardin ...

Le jardin (d’Épicure) a parfaitement fonctionné ... Les enfants sortent et rentrent librement (comme dans un moulin ou comme dans un jardin). Ceux qui arrivent reprennent le débat ou ceux qui sortent l'on laissé. Il n'y à la fin du débat aucun des participants du début. Ce jour, au total une soixantaine sont passés, pour finir à quinze. Bien sûr quand dix nouveaux arrivent l'animateur doit reprendre le sujet et faire un résumé de ce qui à été dit. Cela se fait grâce à la synthèse écrite sur le tableau. Mais si cela à un certain coût temporel, redire le travail effectué puis pouvoir le continuer comme s'il s'agissait d'un tricot ou de repeindre un mur est absolument inespéré. Le travail intellectuel est une tâche transférable qui se déroule d'un point de départ vers un point d'arrivée. Nous découvrons cette possibilité tous ensemble.

Une surveillante rentre sans frapper 

L'animateur - Bonjour,
La surveillante : Bonjour, je recherche un élève ... 
L'animateur : Il n'y a pas de problème , vous pouvez rentrer "Le club" est ouvert à tous.
Elle ne trouve pas l'élève recherché mais repère un 'élève avec un téléphone à la main et déclare : " Tu n'as pas le droit d'avoir ton téléphone à la main"
L'animateur : Ici, c'est autorisé il peut conserver son téléphone, cela fait parti du travail
La surveillante : Ha bon .... elle ressort

Plus tard, l'élève en prends encore plus à son  aise et commence à jouer avec son voisin et le même téléphone. L'animateur intervient alors :
L'animateur : "Ça va pas là, vous n’êtes pas dans la règle. Autant si tu te mets dans un coin, c'est bon autant si vous vous parlez autour du jeux du téléphone vous n'êtes plus dans la règle. Vous faites autre chose que d'être là pour le sujet. Si tu es dans ton coin tu joues au téléphone j'ai pas de problème, Si vous tournez à deux autour du téléphone en jouant vous êtes dans une autre histoire et plus avec nous. Donc là vous ne pouvez pas rester ...."
Le participant range son téléphone et les deux "participants" restent.

Les gros mots

Une participante : On  peut dire un gros mot ?
L'animateur : Oui 
Une participante : ça enregistre ?
L'animateur : Oui 
Une participante :  S...., P...., E.....



2°) Le fond du débat



La définition de la violence  

Coup, parole ou autre action qui va vexer ou blesser. Elle est donnée avec agressivité, avec la volonté de blesser. Nous sommes tous violents.

Les raisons de devenir violent 

Elles sont très nombreuses : Conflit, Injure, manipulation par le groupe, harcèlement, Injustice, jalousie, pour se défendre, la vengeance .... 

La violence fait partie du quotidien 

Un participant : (après avoir raconté des scène de violence)  En fait elle parle de moi et moi je parle d'elle. 

La question "Que faire face à la violence?"  reste une question plus difficile : s'expliquer avec la personne, ne pas faire à des gens des choses que l'on ne veut que l'on nous fasse..... sont des propositions.... 
Un participant : Moi, je le dis à mes parents
Une participante : Je n'ai pas besoin de gens pour me défendre, ma famille va me donner des solutions.
L'animateur : Qu'elle solution, tu as un exemple ?
La participante :  Si c'est une fille qui m'injurie, je la dégomme 
L'animateur : Ok et si c'est plusieurs personnes ?
La participante :  Ce sera eux qui sont dans la merde pas moi.
L'animateur : Donc tu réponds à la violence par la violence, vous êtes tous d'accord avec ça  
Tous : Oui

Douce violence ?

Même si être violent nous donne des regrets .... La violence n'est finalement pas que négative quand on est le violent (elle l'est toujours quand on en est l'objet) mais la violence pour celui qui en est l'acteur actif est parfois bien agréable.  
Une participante : Il y a besoin de violence.
Une participante : Sans violence l' on s’ennuierait 
Un participant : L'amour me rend violent.

Une participante : Sans violence il n'y aurait rien , pas d'impôt ...
Une autre participante : Il n'y aurait pas de dentiste.

La non-violence ?

L'animateur : Comment fonctionne la non violence ?
Une participante : On se laisse frapper et comme cela ça va mettre en tort celui-qui frappe
L'animateur :  Pourquoi l'autre est en tort ?
Un participant : C'est la honte.
L'animateur :  Il a raison. La non-violence c'est mettre dans "la honte" celui qui frappe. 


Les enfants pensent que les parents ont un droit de punition corporelle sur leurs enfants ...

L'Animateur répond que oui une petite fessé ou une petite tape c'est possible mais pas les coups ... en fait il n'en sait rien et c'est bien normal, personne ne sait :

Ce qu'il faut savoir :

À ce jour, dix-huit pays européens ont interdit toute forme de punition corporelle, la Suède ayant été la pionnière dans ce domaine en interdisant, dès 1979, tout châtiment corporel ou tout autre traitement humiliant envers les enfants. Une étude de l’Université de Manitoba, au Canada, nous informe que depuis l’abolition des châtiments corporels, la Suède a vu chuter ses taux de délinquance juvénile et de suicide.

L’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, la Chypre, la Croatie, le Danemark, la Finlande, la Hongrie, l’Islande, la Lettonie, la Moldavie, la Norvège, les Pays-Bas, la Roumanie, la Suède, l’Ukraine, et récemment la Grèce, l’Espagne et le Portugal ont adopté des lois nationales interdisant tout châtiment corporel envers les enfants. (...)

En France : ben non, honte à nous : On peut légalement frappé un enfant, enfin disons que rien n'est précisé : http://www.liberation.fr/societe/2013/10/08/fessee-la-france-merite-des-claques_938023
C'est le vide juridique, la loi? La seule c'est la loi relative aux violences aux personnes vulnérables :  l’article 222-13 du code pénal (3 ans de prisons et 45K€ d' amende).  ref : http://www.liberation.fr/societe/2013/10/15/500-euros-d-amende-pour-une-fessee_939683
Il est urgent de clarifier cette situation, non?

La question dans la valise 

Comment si je suis un impulsif alors que mes sentiments (colère, jalousie, haine sentiment d'injustice ... ) m'aveuglent et me poussent à la violence arriver à réfléchir pour mesurer les conséquences de mes actes?

La violence est aussi perçue comme une force qui est issue d'une pulsion indomptable. Si je suis impulsif et que je deviens facilement violent, je ne peux pas à ce moment là réfléchir. Ma volonté de violence (vengeance, sentiment d'injustice, jalousie, colère, ....)  me rend inapte à la réflexion. Pourtant la réflexion est utile pour savoir si je ne vais pas regretter et mesurer les conséquences. 




 Le logo du club par Yann. 
On montre les dents au club ?

 débat en mp3


Pour approfondir :

Pourquoi les êtres humains sont-ils violents ?  : "En substance, la violence des êtres humains est la conséquence de la violence "invisible" et "complètement invisible" que nous, les adultes, infligeons aux enfants. A ces deux formes de violence invisible il faut ajouter la violence "visible" que nous leur infligeons consciemment."

Violence et nature humaine : "Il y a de la violence dans l'homme et c'est elle que l'on retrouve dans le fonctionnement des institutions politiques..."

la non violence : "Gandhi donne de la non-violence cette définition : « La non-violence parfaite est l’absence totale de mal-veillance à l’encontre de tout ce qui vit. (…) Sous sa forme active, la non-violence s’exprime par la bien-veillance à l’égard de tout ce qui vit [3]. » Il est remarquable que Gandhi donne d’abord une signification négative de la non-violence : l’absence de mal-veillance. Ce qui laisse supposer que notre premier réflexe, notre première réaction, notre première inclination envers l’autre est la mal-veillance. Il convient également de souligner que Gandhi ne parle pas de l’absence de mal-veillance à l’égard de tout être humain, mais à l’égard de tout être vivant"