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Anniversaire Charlie ... La moquerie doit-elle devenir illègale ?


Reprise des Discussion pour Tous le Samedi 16 Janvier à la médiathèque de Noé.
Rendez-vous à tous, enfants, adolescents et adultes .....







ref: http://www.lepoint.fr/societe/le-vatican-juge-malhonnete-la-une-de-charlie-hebdo-05-01-2016-2007303_23.php

L'an dernier, dans l'avion qui le ramenait des Philippines, le pape François avait estimé que la liberté religieuse comme la liberté d'expression étaient deux valeurs inaliénables. Mais il avait ajouté que la liberté d'expression ne devait pas être utilisée pour l'offense et l'insulte. Si un ami « dit un gros mot sur ma mère, il doit s'attendre à recevoir un coup de poing », avait argumenté François, simulant le geste du coup de poing....

Etre l'objet de moquerie ou bien devoir supporter la moquerie sur des sujets sensibles, semble bien nous faire perdre notre sang froid. Même, le pape François, (qui se veut symbole de paix) se transforme en boxeur pour défendre sa mère (et Dieu pâr extention) ...




La moquerie sur des sujets sensibles nous fait donc bien souffrir..... Alors que faire l'interdire ?

Que dit la loi ?

Jusqu'en  2014 la loi ne considère que le harcélment dans le travail ou le couple. En 2014
une nouvelle loi :

Article 222-33-2- Créé par LOI n°2014-873 du 4 août 2014 - art. 41
Le fait de harceler une personne par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende lorsque ces faits ont causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à huit jours ou n'ont entraîné aucune incapacité de travail.

Les faits mentionnés au premier alinéa sont punis de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 € d'amende :

1° Lorsqu'ils ont causé une incapacité totale de travail supérieure à huit jours ;

2° Lorsqu'ils ont été commis sur un mineur de quinze ans ;

3° Lorsqu'ils ont été commis sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de leur auteur ;

4° Lorsqu'ils ont été commis par l'utilisation d'un service de communication au public en ligne.

Les faits mentionnés au premier alinéa sont punis de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende lorsqu'ils sont commis dans deux des circonstances mentionnées aux 1° à 4°.

Que dit la presse :


La liberté de caricaturer est une variante de la liberté d'expression. Elle entre dans la même catégorie que la liberté d'écrire et de parler. Donc, elle exige d'être bien protégée. Toutefois, par rapport aux autres libertés d'expression, l'usage dont elle fait l'objet parait manifestement outrancier à maints égards. La liberté de caricaturer autrui serait simplement la liberté de le représenter  sous une forme satirique.
En d'autres termes, c'est la liberté de se moquer d'autrui. Caricaturer le prophète d'autrui reviendrait alors simplement à se moquer de lui dans le but de susciter le rire. Si un tel procédé peut probablement être toléré par beaucoup d'adeptes de la religion, cela ne semble pas être le cas pour bon nombre d'entre eux. S'il en est ainsi, c'est parce que la religion paraît être l'une des choses les plus intimes dont dispose toute personne humaine croyante.
De plus, les prophètes, les édifices religieux, les textes sacrés et les choses analogues constituent dans certaines religions un patrimoine sacré qui réfute toute tentative de profanation. Donc, une satire dirigée à l'encontre d'un prophète serait possiblement conçue comme de la provocation. De surcroit, elle serait considérée comme un usage excessif de la liberté de caricaturer.  En effet, certaines religions conçoivent la caricature de leurs prophètes comme un acte blasphématoire. C'est la raison pour laquelle, il semble nécessaire de ne pas procéder à une telle manœuvre. Il suffit simplement d'opérer une mise en balance entre la liberté de caricaturer le prophète d'autrui et les risques d'atteinte à l'ordre public pour conclure à la nécessité de limiter la première.


Donc on interdit la moquerie ?

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