Les villages de France voient fleurir de bien étranges fleurs en ce printemps. Est-ce le réchauffement climatique ou des manipulations génétiques montsantoniennes? ils semblent qu'elles parlent de bien et de mal, de citoyenneté et qu'elles ont remplacées les croix des années 60 qui affichaient les horaires des services catholiques.
Des images d'un œil (Celui de Dieu) et d'une caméra à la place des croix à l'entrée des villages? Vidéo et surveillance vont-elles remplacer la peur de dieux ?
Qu'en pensent-ils
https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2012-2-page-124.htm#
Barbara Duden, « Penser au-delà de la Némésis médicale : Ivan Illich et la désincarnation moderne du moi et du toi » (traduit de l’allemand par Jean Robert), Rencontre Ivan Illich, 6 et 7 mai 2010, Institut d’urbanisme de Paris.
- "Avec la vidéosurveillance, il y a création d’une barrière symbolique, qui est intériorisée comme barrière géographique. « Aujourd’hui, le “sujet” est de plus en plus fréquemment invité à s’adapter systémiquement lui-même dans ses orientations les plus intimes [6]
. » Tout en masquant l’enfermement, elle l’engendre. Tout individu qui se sait « anormalement » présent par rapport aux buts affichés d’un lieu se sentira filmé. C’est une barrière mentale de différents ordres : elle délimite sans interdire l’entrée, elle norme sans contrainte physique et pourtant, elle contraint tout dans son champ de vision. "La disparition de la frontière dedans-dehors au sein de l’espace urbain rend la vidéosurveillance nécessaire : le danger vient désormais de nous, de l’intérieur, il s’immisce partout. Seule la vigilance de tous les instants, la possibilité de scruter la vie publique, nous protégerait de ces risques [8]
18Il me semble que l’idée même de vidéosurveillance sous-tend une abolition de la distinction entre sphère privée et publique. Hannah Arendt, dans Qu’est-ce que la liberté ?, distingue nettement les deux sphères et oppose « la sécurité protectrice de nos quatre murs » du domaine privé au courage nécessaire dans le domaine public
La vidéo-surveillance est la panacée en matière de sécurité : elle fait reculer le crime, les délits, les incivilités, en tout cas selon Nicolas Sarkozy qui défendait ce système dès 2007 quand il était alors président de la République.
Laurent Mucchielli, directeur de recherche au CNRS (Laboratoire méditerranéen de Sociologie) a réalisé une vaste enquête dans trois villes françaises emblématiques et publie son constat sans appel dans Vous êtes filmés ! Enquête sur le bluff de la vidéosurveillance, aux éditions Armand Colin.
Ce qui est exact dans le raisonnement de Nicolas Sarkozy c’est que dans une démocratie comme celle de la France, la vidéosurveillance ne constitue pas en soi une menace pour nos libertés individuelles, publiques, notre liberté. Parce qu’en soit la technologie n’est rien, c’est le régime politique qui fait tout. Là où il a tort c’est quand il explique que partout où la vidéosurveillance a été installée, la sécurité a fait des progrès. C’est faux. Les crimes ne font que se déplacer. On appelle ça le 'phénomène de déplacement de la délinquance', et c’est sans fin.
La vidéosurveillance est un marché mondial hyper concurrentiel avec des pays comme les Etats-Unis, la Chine, à la pointe de ce marché et qui cherchent à conquérir la planète entière jusqu’à aller vendre des programmes de vidéosurveillance à des pays parmi les plus pauvres de la planète qui n’ont ni électricité ni eau courante.
Il ne faut pas raisonner en terme de faits divers mais il faut se demander, sur une ville donnée, les enquêtes dans lesquelles une image a été décisive pour les policiers ou les gendarmes, qu’est-ce que ça représente dans leur activité totale dans l’année ? Je montre que quelle que soit la ville, la proportion d’enquêtes où les images ont joué un rôle important est comprise entre 1 et 3%. Si c’est petit, ça coûte combien ? Est-ce que cet argent on ne pourrait pas l’utiliser pour quelque chose de plus efficace encore ?
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