Alors que la natalité en France baisse régulièrement, un mouvement ose déclarer : "nous ne voulons pas d'enfants" ou même de dire "nous n'aurions pas dût avoir d'enfants", pour ceux qui ont connu "l'erreur" d'en faire.
Taux de natalité en France |
Le tabou du "je ne veux pas d'enfant" est de plus en plus ébranlé et mouvement no-kids est présent dans les média. En France le livre No-Kids de Corine Maier, est l'objet à la fois un objet de cynisme et d'humour amis et un message représentatif d'une pensée qui existe chez les jeunes.
Les raisons ne manquent pas. Elles sont par exemple économiques, écologiques, sociétales, simplement égoïste ou encore pratique. Pourtant un enfant représente la vie, l'espoir, la jeunesse. Ceux qui en ont, n'envisagent pas la vie sans eux et ne vivent que pour partager avec eux.
Le mouvement n'est pas que franco-français, aux états-unis les "Childfree" énoncent le même message. Pour réduire notre emprunte écologique, moins voir plus d'enfant est la solution.
Alors doit-on ou pas faire des enfants ? Les no-kids ont-ils raison? Les Childfree ne sont-ils pas trop radicaux?
les personnes en âge de procréer décidant volontairement de ne pas le faire restent minoritaires. Selon les dernières estimations de l’Ined, 6,3 % d’hommes et 4,3 % de femmes nés en 1968 sont dans ce cas. Pour Anne Gotman, directrice de recherche émérite au CNRS, le phénomène reste à la marge. « En revanche, ce qui est nouveau, c’est que ce comportement individuel s’est peu à peu constitué en cause, explique-t-elle. Il rejoint ce mouvement général de revendications identitaires où toute différence est bonne à défendre. »
Le mouvement a aussi ses radicaux absolus : Le collectif VHEMT (Voluntary Human Extinction Movement) et sa version francophone - le Mouvement pour l'extinction volontaire de l'humanité. Ils sont clair, leur but est la disparition d’homo sapiens. Ainsi peut-être que la planète aura une chance.
Philo Magazine 27 - MARS 2009
Mais la question n'est-elle pas alors pourquoi fait-on des enfants? Philosophie magazine nous questionne: " C’est l’un des actes les plus importants d’une vie. Il n’en est aucun dont les conséquences soient à la fois aussi durables et aussi imprévisibles. Et pourtant, on ne se pose presque jamais la question : pourquoi fait-on des enfants ? Pour ceux qui n’en ont pas encore, le choix peut sembler vertigineux. Pour ceux qui sont devenus parents, si on les interroge sur leurs motivations, la première réaction risque d’être… la perplexité. Le plus souvent d’ailleurs, il n’y a pas une raison isolée qui domine. C’est un écheveau complexe de désirs personnels, d’histoires familiales, de déterminismes, de hasards qui conduit à la naissance d’un bébé. ..." .
Élisabeth Badinter |
Pour Élisabeth Badinter il y aurait trois raisons : la
pression familiale, l’enfant
qui devrait être une source d’amour et de bonheur supplémentaires et ce
qu’elle nomme « le fantasme éducatif » qui ferait des futurs parents « fantasmés »
de meilleurs parents que ceux qu’ils ont eu.
Mais, ne démolie-t-elle pas elle même ces arguments. La pression familiale disparaissant avec
l’éclatement de la cellule familiale, l’amour apporté à l’enfant devenant
dette. Les enfants déclarant alors « Je n’ai pas demandé à naître. » ce qui selon
elle signifierait : « C’est toi qui m’as voulu. Tu me dois tout. ». Elle
déclare au final que : « Contrairement à ce que dit le discours
traditionnel sur les enfants qui renforcent le couple, c’est en réalité une
vraie épreuve. ». Le troisième argument donné comme un fantasme tombe
alors de lui-même devant la réalité.
Hannah Arendt |
Michel Eltchaninoff en accord avec Élisabeth Badinter pense
que nous avons des enfants par devoir social. Il nous rappelle ensuite que les Mbaya-Guaicuru, dont descendent les
Caduveo du Brésil écœurés par la gymnastique que demande l’acte de procréation n’en
avaient point et se « reproduisaient » en volant des enfants dans les tribus
voisines. Mais il ouvre une nouvelle voie en parlant de don. La dette de ceux
qui ont reçu la vie, les parents, se payerait en donnant la vie à son tour. De plus le mini-moi raté aurait l’avantage de
me permettre de me dépasser puisque étant moi et différent, il m’entraine vers
un nouveau moi. L’enfant serait-il un outil de transcendance ?
Guillaume Le Blanc |
En conclusion de ce résumé du dossier de PhiloMag, nous citerons Martin Legros (Redac Chef) qui nous rappelle que si à la fin des
contes français « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. », les mêmes, si
ils sont d'ailleurs en Europe « … vécurent
heureux jusqu’à la mort. » (quid des gosses?) et de finir ce dossier
en déclarant que : « la
vie n’est pas un conte de fées. »
A lire (trop) rapidement ce dossier .... les raisons d'avoir un enfants me semblent donc plutôt floues, alors que les raisons de ne plus en avoir sont claires et pragmatiques (même mesurables d'un point de vue de l'impact écologique). Alors vient la question :
Peut-on encore avoir un enfant?
Pour en parler avec Nous. : N. B. jeune agrégé d'économie de 30 ans viendra nous expliquer sa position et les raisons de son désir de ne pas avoir d'enfant.
Vidéos :
De Chid less à Chlid free
Ne pas vouloir d'enfant
A écouter :
https://www.franceculture.fr/emissions/lhumeur-du-matin-par-guillaume-erner/lhumeur-du-jour-par-guillaume-erner-du-jeudi-28-fevrier-2019
A lire
sur le web :
« Childfree » : faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ?
Livres :
No Kid : Quarante raisons de ne pas avoir d'enfant de Corinne Maier
Le choix d'une vie sans enfant de Charlotte Debest
L'art de guillotiner les procréateurs : Manifeste anti-nataliste Broché – 15 avril 2006
de Théophile de Giraud
Pas d'enfants, ça se défend ! Broché – 24 février 2011