Ce club est la continuité du Club commencé au collège de Carbone en 2012, puis au collège de Noé de 2013 à décembre 2015. Il est aujourd'hui installé à la médiathèque de Noé, au collège du Lherm et à la maternelle de Noé ainsi qu' au Lycée international Charles Daudet de Casablanca.
Le sujet est proposé par R.A. La tristesse c'est quoi ? Est ce que la tristesse est si triste que cela ?
«Pourquoi tous ceux qui furent exceptionnels en philosophie, en politique, en poésie ou dans les arts étaient-ils de toute évidence mélancoliques"» Aristote
Tristesse : Tristesse désigne un état naturel ou accidentel de chagrin, de mélancolie ; état d'une personne qui est triste, qui est affligée, déprimée moralement.
Elle est contagieuse, impossible à supporter par l'autre et douloureuse pour celui qui la ressent. Qui est-elle cette Maladie?
"Sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse." Ainsi commence "Bonjour tristesse" de Françoise Sagan.
Parler de tristesse est bien difficile dans ce siècle qui est remplit de nos dépressions. Nous voulons donc d'abord en fixé les limites. La tristesse dont nous parlons ici n'est pas la dépression. Elle en diffère par le fait qu'elle est un sentiment qui peut se transcender et donner lieu à l'action. Action créatrice et artistique bien sûr comme le blues ou le spleen, mais aussi à l'action dure en étant les prémisses de la colère. Contrairement à la dépression qui est accompagnée d'une faible estime de soi et d'une perte de plaisir ou d'intérêt dans les activités que l'on apprécies, la tristesse va nous amener à de grandes émotions. Mais ces émotions sont tournées vers soi. "Il pleut dans mon cœur comme il pleut sur la ville" écrivait Paul Verlaine, Mais il écrivait.
La tristesse est comme un filtre noir qui recouvre tout. L'espoir est là, mais il tarde tant à venir. Le temps est long si long. Le temps est bien au centre de ce sentiment. Dans l'histoire de la tristesse on retrouve dés le moyen age un péché capital que l'on nomme : l'acédie. Est-il notre tristesse?
Artur Schnabel: Douce Tristesse - Rêverie (1898), Helen Schnabel au Piano
Le frisson est parti Le frisson est parti Le frisson est parti bébé
Le frisson est parti Tu sais que tu m'as fait du mal bébé Et tu seras désolé un jour
Le frisson est parti C'est parti de moi Le frisson est parti bébé Le frisson est parti de moi
Bien que je vive toujours Mais si seul je serai Le frisson est parti C'est parti pour de bon
Le frisson est parti bébé C'est parti pour de bon Un jour je sais que je serai ouvert bébé armé
Tout comme je…
"Alors que la mélancolie était liée chez les Grecs à une notion physiologique, ce n'est pas le cas de l'acédie." Le terme originel qui renvoie à un manque de soin pour les défunts, c'est-à-dire une caractéristique essentielle de déshumanisation, s'étend avec les Pères du désert à un manque de soin à l'égard de sa propre vie spirituelle. Cette maladie des ermites, surnommée le « démon de midi » car liée à la période de la journée où le temps semble sans fin pour ceux qui vivent dans le désert, est définie comme « l'atonie », le manque de tonus de l'âme par Évrague, rapporte le P. Jean-Charles Nault, abbé de l'abbaye bénédictine de Saint-Wandrille.
La résistance des enfants à une activité nouvelle proposée par un adulte n'est pas nouvelle. Si aucun copain ne leur a parlé de cette activité et qu'un adulte la propose avec des étoiles dans les yeux, l'affaire semble louche. C'est peut-être comme d'aller passer le weekend chez les grands parents ou encore pire une journée dans un musée ? Au mieux barbant, au pire un enfer sans copain, sans jeux vidéo et sans téléphone portable.
La multiplicité des offres de programmes sur écrans et téléphones rends encore plus difficile cette histoire. Les images de théâtre où des rangés de cheveux gris constituent l'audience et l'obligation d'éteindre le dit téléphone portable pendant la représentation complique encore un peu plus les choses. Et l'estocade est porté si le texte est en alexandrin dans un français qui pourrait se dire François. Alors là ....
Mais le théâtre ou les arts vivants( pour tenir compte de tous les aspects de cet art en mutation) est un art si important. La présente physique des acteurs modifie la perception du public. On ne triche pas, on ne recommence pas. C'est aussi un art ancien qui parle aux Hommes de tout temps et de toute culture. Il y a de si beaux textes. Et Molière .....Et Racine, Corneille ....
Alors, faut-il obliger les enfants à aller au théâtre ?
Derrière cette question posée par Geneviève, ce pose la question de l'accès à une culture qui apparaîtrait barbante, difficile, ancienne ou classique pour des enfants abreuvés sans cesse d'autres codes.
Soyons honnêtes, avec l'abondance de divertissements dont nous sommes tous submergés, il nous faut bien du courage pour aller là ou l'on ne nous attend pas et ou rien ne nous dit qu'il sera agréable d'être. C'est un talent d'explorateur.
Dans un article publié le 16 nov. 2018 sur le site du journal "Les Echos", Jean-Michel Arnaud déclare : "Mais soutenir les lieux de culture ne suffit malheureusement pas, encore faut-il que les gens s’y rendent pour que ceux-ci ne restent pas réservés à une élite. Dans ce cadre, la gratuité est une option séduisante, mais un outil à manier avec précaution. Elle peut se transformer en subvention aux populations aisées si dans le même temps rien n’est fait pour rapprocher de la culture les publics qui en sont les plus éloignés, souvent issus de catégories sociales plus défavorisées. C’est là que la médiation culturelle prend toute son importance, pour parvenir à établir un contact avec des personnes qui n’auraient jamais eu l’idée de pousser les portes d’un musée ou de se rendre au théâtre. La jeunesse est évidemment une population cible, car c’est à cet âge, par la socialisation, que les pratiques culturelles se font et que les inégalités se créent. L’école joue donc un rôle primordial pour transmettre et éveiller. On peut citer à ce titre l’action volontariste de la ville de Cannes, proche de remporter son pari de 100 % d’enfants formés aux activités culturelles et artistiques".
Ce serait donc à l'école d'obliger les enfants à aller au théâtre ? 100% des enfants formés aux activités culturelles et artistiques est-ce que cela veut dire que 100% des enfant ont été obligés d'aller au théâtre?
Est-ce que cela à l'air d'un endroit pour les enfants?
Le site ledoitdelire.fr déclare lui tout sec : "Emmener vos enfants/petits enfants au théâtre leur permet de développer des compétences transversales, telle que la communication, et de leur enseigner le respect, l’art, la citoyenneté et …le gout de l’écrit".
Ils l'ont bien senti les garnements, que c'état un truc de respect et d'écrit et de personnes âgées .... aux secours.
Dans cet entretien, le professeur Barend van Heusden de l’Université de Groningue (Rijksuniversiteit Groningen) parle de l’importance d’une meilleure intégration de l’éducation à la culture dans le système éducatif européen. Il déclare : "L'éducation à la culture, c'est la capacité de réflexion. Dans l'éducation à la culture, les enfants et les jeunes apprennent à réfléchir sur leur propre culture, celle des autres et la culture en général. Et pour former cette capacité de réflexion, on peut passer par diverses formes :cela peut être à travers le journalisme par exemple ou à travers l'histoire, mais aussi à travers les arts.Je pense que les arts sont l'une des principale formes de la conscience de soi, la conscience de soi au niveau culturel mais aussi la philosophie, la science ainsi que par exemple de l'éducation à la citoyenneté.... e dirais qu'il y a 2 choses, et qu'elles sont d'égale urgence. La première est simplement des connaissances. Parce que ce qui est frappant, avec l'éducation à la culture, c'est que cela suscite énormément d'enthousiasme. En général, tout le monde est pour. Les enseignants sont très engagés dans ce qu'ils font mais étonnamment, il existe très peu de connaissances théoriques sur ce qu'est la culture par exemple, sur les développements chez l'enfant qui se rapportent à la culture."
C'est beau mais cela ne répond pas à notre question.Alors devons nous jouer l'adaptation (ou le clientélisme) et choisir une pièce pour eux, où au contraire ne rien faire et attendre qu'ils décident eux-mêmes, baisser les prix jusqu’à la gratuité ou les obliger à venir au théâtre?
Une réponse possible est donnée par H. Archambault : "Les droits culturels poussent à penser les relations sur des principes d’horizontalité et donc à favoriser les échanges. Découlant des théories sur les droits humains, il s’agit d'augmenter lacapabilité des personnes pour qu’elles puissent négocier une meilleure position pour elles-mêmes dans leur société. Dans le domaine culturel, on peut traduire cela par la capacité de chacun à générer son propre imaginaire. Il n’y a pas de règles pour cela et c’est ce qui en fait tout l’intérêt comme la difficulté. La nécessité est donc de se doter d’endroits d’expériences, nous l’appelons à la MC93 « la fabrique d’expériences ». Il s’agit de dessiner un espace où chacun est tour à tour participant et chercheur, où les projets émanent des artistes, des enseignants, de groupe de spectateurs ou de personnes du champ social. La MC93 met ses compétences et ses moyens au service des questions de la société dans lesquelles le spectacle pourrait être tout ou partie de la réponse (tour à tour outil et art). Cela pose des problèmes inédits en terme d’organisation."
Pour sortir de la difficulté à amener un enfant à l'art dramatique et partir vers la musique, le site du théâtre des Champs Elysées donne 8 idées pour faire aimer la musique classique aux enfants La difficulté à créer ce lien n'est pas amoindri et les solutions proposées impliquent largement au delà de ce que peut faire l'école. Le premier conseil : "En fond sonore, pour commencer…Pour les bébés, on recommande souvent la musique baroque, dont les harmonies sont facilement compréhensibles et dont les œuvres présentent un mélange d’émotions moins complexe...". Mais dans une crèche pourquoi pas finalement.
Le conseil numéro 7 : Discuter et partager les émotions. Le site nous dit :
"La musique transmet avant tout des émotions… Encore faut-il savoir les repérer !Quelques idées de questions toutes simples à poser lorsque vous écoutez un morceau de musique ensemble :– cette musique te rend-elle triste ou joyeux ? – moi, je trouve que cette musique irait bien avec un jour de pluie, et toi, elle te fait penser à quel temps ? – On dirait qu’il y a deux personnages qui discutent ! (lorsque vous avez un « dialogue » entre deux instruments ou groupes d’instruments). Le premier a l’air de se plaindre, non ? Que lui répond le second ?"
Est ce cela que nous devrions faire en cours de musique en collège? n'est ce pas déjà trop tard? Vont-il l'accepter? Est-il possible de le faire en primaire avec 30 élèves par classe ?
Mais c'est le conseil numéro 5 qui est le plus représentatif de notre question, voilà le conseil : Assister à un concert. le site dit :"Il n’est pas nécessaire de choisir un concert adapté pour enfants. Certes, nous ne vous conseillons pas de commencer par une symphonie de Chostakovitch – mais, d’une façon générale, sachez que tous nos concerts sont accessibles à partir de 3 ans – à vous de choisir celui qui vous paraît le plus sympa !"
Et s'il ne veut pas venir, doit on l'obliger.
La contrainte est-elle compatible avec l'accès à la culture ?
Le plaisir est-il nécessaire pour apprendre à aimer ou peut-on aimer une oeuvre dans la contrainte?
Comment donner un droit culturel à quelqu'un qui n'en désire pas ou n'en à pas le besoin?
Quand à la difficulté à faire venir je me permet de citer ici Bernard Stigler qui déclare dans un article de philomag : " Souvent, les enfants qui arrivent en classe n’ont pas reçu d’éducation familiale et sociale suffisante pour être enseignés par leurs professeurs. Ce n’est pas le fait des parents : nous vivons l’âge du désapprentissage où ce que les parents et l’école tentent de former, les médias le défont aussitôt. Les parents sont confrontés à de terribles concurrents : nombre d’enfants passent environ trois heures par jour devant les écrans de télévision, outre les jeux vidéo et les réseaux sociaux. Ils sont ainsi happés par l’idéologie du marketing qui postule que tout est consommable et jetable, ce qui détruit l’idée même du savoir, qui est précisément inconsommable et dont la valeur ne s’use pas avec le temps."
"On pourrait trouver les fondements de la pédagogie de la liberté à plusieurs époques et auprès de plusieurs grands noms, mais c’est Rousseau qui prendra fortement position dans la liberté de l’individu éduqué avec son œuvre « Émile ou De l’éducation », dans lequel on suit l’éducation d’Emile, un jeune homme fictif. Certes, une grande partie des propos de Rousseau fait débat, mais il est le premier à mettre ce sujet au cœur de l’éducation. Il est le premier à avoir confiance en la nature de l’enfant. Suite à ce courant basé sur une croyance, naît deux autres courants aux alentours de 1900.
Un courant plutôt philosophique est porté par John Dewey et Stanley Hall qui pensent comme Rousseau que l’enfance ne doit pas être abrégée, sous peine de détruire le génie humain. Janusz Korczak y contribue également et conçoit l’enfant comme un individu ayant des droits au même titre que les adultes. L’autre courant est scientifique : il s’agit de l’éducation nouvelle, un courant pédagogique né au début du XXème siècle. Les défenseurs de ce courant pensent que c’est l’enfant qui doit être mis au centre de l’éducation, et non pas les enseignements. Maria Montessori développe par exemple l’utilisation de matériel pédagogique adapté à un usage autonome par l’enfant, Roger Cousinet met au point une méthode de travail libre par groupe, Ovide Decroly conseille de partir des intérêts de l’enfant et Celestin Freinet quant à lui propose l’expression libre, le travail libre, le tâtonnement expérimental, les fiches auto-correctrices…"
Pour vous connecter à la conférence téléphonique du 09/05/2020 à 11h composer le 07 56 75 00 45 puis quand on vous invite à taper votre code taper le 326257# (la conf sera ouverte à partir de 11h). Le message est en anglais, aussi pour ceux qui ne sont des spécialistes de la langue de Shakespeare, il suffit d'attendre que le message se termine pour taper le code 326257# . Le système vous demande alors de dire votre nom et vous rentrez automatiquement dans la conférence.
* Ce service fonctionne depuis des fixes comme des portables. Il est même possible d'utiliser internet si vous le souhaitez en vous connectant sur le site https://www.freeconferencecallhd.com/ ou en téléchargeant l'application Conferencecallhd sur votre portable.