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« Quand donc est-on chez soi ? » (Barbara Cassin)
C’est le titre – partiel –, d’un court et vivifiant essai de Barbara Cassin, paru en 2013, qui inspire cette proposition de réflexion.
Qu’est-ce qu’un chez-soi ? Est-il lié à un temps – « quand », demande Cassin ? A un lieu –« où », pourrions-nous ajouter ? Ou encore est-il de l’ordre du sentiment, comme le propose l’auteure ? Ou se déclinerait-il dans l’un et l’autre ordre ?
Est-il possible d’être chez soi et ne pas s’y vivre ? Autrement dit, est-il possible de ne pas se sentir chez soi dans un lieu et un temps assignés – par d’autres, ou par nous, en un autre temps – à une fonction (devenue) inopérante, qui ne remplit pas (plus) ses espérances ? Inversement, est-il possible de se vivre chez soi dans un lieu où l’on n’est pas chez soi ?
Dans l’un et l’autre cas, à quelles conditions ? Avec quelles conséquences ?
Mais qu’attendons-nous d’un chez-soi ? Quelles fonctions remplit-il ? A quels désirs explicites et implicites répond-il ? Quel(s) désir(s) suscite-t-il ?
Barbara CASSIN et la nostalgie
Le chez-soi se partage-t-il – à l’heure de nos amours neufs et de nos désirs de vies partagées, à l’heure où nous sommes de plus en plus nombreux à devoir vivre en colocation parce que nos ressources financières ne nous permettent plus d’habiter seul.e.s, à l’heure des migrations qui poussent femmes et hommes à quitter leurs chez-eux, à l’heure des replis identitaires des mères-patries et des souverainismes ? Le chez-soi est-il capable d’accueillir l’autre ? L’étranger ? A quelles conditions ? En est-il altéré, transformé ?
Le chez-soi, s’il est de l’ordre du privé et de l’intime – l’est-il ? – résiste-t-il à l’intrusion des sphères professionnelle et scolaire que les confinements successifs lui assignent ? Peut-il, en un seul temps et un seul lieu, faire cohabiter le privé, l’intime et le public ? Est-il possible qu’il se distende, qu’il s’affaiblisse, s’affadisse au rythme de ces contraintes neuves qui lui sont imposées ? Qu’il ne remplisse plus ce que nous attendions de lui, ce pour quoi nous l’avons élu ? Ou est-il capable de se transformer, capable de neuf, d’insoupçonné ?
Le chez-soi de l’humain est-il capable de cohabiter avec le chez-soi du non humain – de l’animal, du végétal –, à l’heure de la destruction massive que l’Homme impose aux autres règnes vivants ? Destruction qui est co-vectrice des épidémies aujourd’hui vécues et de celles qui sont annoncées ?
A l’heure des bouleversements profonds, aujourd’hui, que signifie – encore – le chez-soi ? Est-il capable de devenir un chez-nous ?
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