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vendredi 26 novembre 2021

26/11/2021 [Par vidéo Lycée international de Casamblaca] Etre tritse ou heureux


Heureux ou malheureux ? ça change quoi ?

 Qu'est-ce que la tristesse ?

Qu'est-ce que la tristesse ?La tristesse est une émotion. C’est plus précisément une des sept émotions universelles de base, tout comme la joie, la colère, la peur, le dégoût, la surprise et le mépris.

Elle peut prendre différentes formes : mélancolie, chagrin, souffrance, rancœur, inquiétude…

Une émotion est une réaction physiologique du corps suite à un stimulus. Son but est de provoquer un mouvement en réponse à un événement. Pour cela, elle génère des sensations physiques, telles que frissons, bouffées de chaleur, accélération des battements du cœur et encore beaucoup d’autres en fonction de l’émotion ressentie… Cela peut durer plus ou moins longtemps selon le stimulus, toutefois l’émotion reste passagère. C’est un changement interne rapide. Sa durée varie entre quelques secondes et quelques minutes (même si des rémanences perdurent parfois plus longtemps).

Beaucoup de facteurs peuvent impacter et exacerber les émotions :

  • la fatigue ;
  • le stress ;
  • les hormones (la période de votre cycle menstruel) ;
  • l'adolescence ;
  • les traumatismmes passés ...;

S’il est difficile de ressentir des émotions désagréables telles que la tristesse, soyez conscient qu’il s’agit d’un passage. Toute émotion est transitoire, si tant est qu’on accepte de la vivre.


Être heureux, c'est quoi ?

Être heureux est un état, c’est durable (contrairement à la joie qui, elle, en tant qu’émotion, est ponctuelle).

Le fait d’être heureux est directement relié au concept du bonheur. L’étymologie des deux mots est d’ailleurs commune. Ils sont dérivés de heur signifiant « avoir la chance de ».

Être heureux est un mode de pensée, un mode de fonctionnement, une façon de voir la vie, un état d’esprit… C’est donc quelque chose de bien plus grand, complet et complexe qu’un ensemble d’émotions agréables.

Dans le livre Sapiens, une brève histoire de l’humanité (que je vous conseille de lire et relire tellement il est riche d’informations), Yuval Noah Harari donne différents points de vue sur le bonheur. 

Le bonheur consiste plutôt à voir la vie dans sa totalité : une vie qui a du sens et qui en vaut la peine.

Voir la vie dans sa totalité… C’est bien là la clé du bonheur, selon moi.

Mais faut-il rechercher le bonheur pour être heureux ? Non, pas à mon sens, car le bonheur se trouve quand on arrête de le chercher.

Les gens sont libérés de la souffrance non pas quand ils éprouvent tel ou tel plaisir fugitif, mais quand ils comprennent l’impermanence de leurs sensations et cessent de courir après.

Bouddha recommandait de cesser de poursuivre les objectifs extérieurs, mais aussi les sentiments intérieurs pour trouver le bonheur.

Selon Henry David Thoreau, la pire chose qui puisse nous arriver, c'est d'arriver à l'heure de notre mort en ayant découvert que nous n'avons pas vécu. Pour éviter cela, vivons dans l'instant présent, vivons délibérément et existons de toute notre âme, de manière intentionnelle, dans la liberté et la simplicité...

Ainsi, toute attente, que ce soit pour obtenir une chose matérielle, vivre une situation ou ressentir une émotion, va à l’encontre du bonheur. C’est pourquoi nous comprenons de plus en plus que le bonheur est dans le moment présent.


Alors peut-on être triste et heureux en même temps ?

Comme on vient de le voir, être triste et être malheureux sont deux choses bien distinctes (tout comme être joyeux et être heureux).

Pour les premiers (triste et joyeux), ce sont des émotions, donc éphémères. Pour les seconds (malheureux et heureux), ce sont des états, donc durables.


Une multitude d'émotions tout au long de la vie

Nous ressentons une multitude d'émotions toute notre vieUne réflexion d’un collègue qui critique notre façon de faire, sentir une bonne odeur en passant près d’une boulangerie, se cogner le pied contre le coin du lit, le coup de fil d’un ami à qui l’on n’a pas parlé depuis longtemps…

L’être humain vit des stimuli multiples chaque jour. Il est donc amené à ressentir autant d’émotions, agréables ou désagréables, et avec plus ou moins d’intensité. Mais c’est sa façon de voir (consciemment ou non) sa vie dans sa globalité qui le fera se considérer heureux ou malheureux.

C’est en cela que la sagesse d’une personne âgée lui fera prendre conscience qu’elle a eu une vie heureuse, même si elle a été parsemée d’événements tristes et douloureux.


Ne pas s'enfermer dans une émotion

Être heureux ne signifie pas ne pas vivre d’événements nous provoquant une émotion de tristesse (ou toute autre émotion désagréable). C’est le fait de ne pas s’y enfermer et de ne pas la transformer en un état permanent. Car c’est au moment où l’on s’identifie à sa tristesse, où l’on se met dans la tête qu’on est réglé pour toujours vivre des moments douloureux ou désagréables, que la frontière entre l’émotion passagère et l’état durable est franchie.

Alors oui, la tristesse peut emmener progressivement une personne à déprimer et être malheureuse. Mais être heureux et être triste ne sont pas incompatibles. L’un est holistique, l’autre spécifique et temporel.


Tristesse, joie... Le mot de la fin

Si vous ressentez de la tristesse, grand bien vous fasse, écoutez-la et donnez-lui sa place, vous ne serez pas malheureux pour autant. Et si vous ressentez de la joie ? Faites de même, tout comme pour chaque émotion. Comme le disait la maman de Forrest Gump : « La vie, c’est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber. » Alors certains chocolats ne seront peut-être pas à votre goût, mais saurez-vous quand même apprécier la boîte qui vous a été offerte ?


Quelques Pensées

Aristote

“Le bien humain réside dans une activité de l’âme conforme à la vertu.”

Pour Aristote, philosophe grec de l’Antiquité, le bonheur est le souverain du bien ; le but ultime de toutes nos actions. Pour l’homme, le bonheur repose donc sur la conformité à la raison et à la vertu.

Cependant, la vertu ne suffit pas au bonheur. En effet, Aristote met en avant le fait que l’homme a besoin d’avoir un corps en bonne santé, ainsi que des biens extérieurs.

Epicure

“Le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse.”

Epicure, philosophe grec du grand courant de l’épicurisme, distingue les différents plaisirs. Le plaisir qui apporte souffrance et douleur ; et celui qui apporte la paix de l’âme. Pour Epicure, il faut que l’homme sache différencier ces deux plaisirs pour être heureux.

Confucius

“Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne alors qu’il réside dans la façon de la gravir.”

Le sage chinois Confucius a lieu aussi apporté sa vision du bonheur. Le confucianisme inspire aujourd’hui bon nombre de livres, blogs sur le développement personnel, la « positive attitude » et la méditation. Il s’agit tout compte fait de savoir apprécier le moment présent, plutôt que de voir le bonheur comme un but à atteindre.

Lao Tseu

“Si vous êtes déprimé, vous vivez dans le passé. Si vous êtes anxieux, vous vivez dans le futur. Si vous êtes en paix avec vous-même, vous vivez dans le présent. »

Considéré comme le père fondateur du taoïsme, ce sage chinois conseille à tout Homme de vivre dans l’instant présent, sans se soucier de ses actes passés, ni de ceux futurs. Il s’agit concrètement de profiter des joies de la vie paisiblement.

Emmanuel Kant

“Le bonheur est un idéal de l’imagination et non de la raison.”

Emmanuel Kant, philosophe allemand du XVIIIe siècle, assimile la notion de bonheur à la satisfaction complète des besoins et des désirs.

Arthur Schopenhauer

“Le bonheur positif et parfait est impossible ; il faut seulement s’attendre à un état comparativement moins douloureux.”

Arthur Schopenhauer, philosophe allemand du XVIIIe siècle, refuse l’idée que la satisfaction totale des désirs s’identifie à la plénitude ou à la tranquillité. Pour ce philosophe, la quête du bonheur est donc une perte de temps, puisqu’il s’avère introuvable…

John Stuart Mill

“Les actions sont bonnes ou sont mauvaises dans la mesure où elles tendent à accroître le bonheur ou à produire le contraire du bonheur.”

Philosophe partisan de l’utilitarisme, cet économiste britannique du XIXe siècle assimile l’idée du bonheur à une action utile. Pour lui, l’intérêt premier n’est pas le bonheur de l’individu mais la somme de bonheur totalisé pour le plus grand nombre de personnes. 

Friedrich Nietzsche

“Qu’est-ce que le bonheur ? Le sentiment que la puissance croît, qu’une résistance est en voie d’être surmontée.”

Pour le philosophe allemand du XIXe siècle, la vie ne tend pas au bonheur. En effet, selon lui, la vie est une énergie qui pousse tout être vivant à étendre son pouvoir. Elle est donc à la fois force créatrice et destruction.

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