La pensée est-elle plus riche quand elle vient en marchant ?
Christophe Lamoure déclare 'En tout cas, elle est plus conforme à la réalité. Nous sommes à la fois corps et esprit, et la marche nous oblige à considérer cette réalité mêlée. Elle est l’occasion de donner à la pensée une assise concrète, que nous sommes tentés de laisser de côté quand nous nous lançons dans des réflexions abstraites. D’ailleurs, quand on marche en montagne, il y a une dialectique entre notre ascension générale et l’inclination de notre regard, de notre tête. C’est comme si nous visions des hauteurs, tout en regardant régulièrement nos pieds, donc la terre qui nous rappelle d’où l’on vient et où l’on va : « Tu es poussière et tu redeviendras poussière. »'
Faut-il mourir à soi ?
Alain Vinson déclareAlain Vinson déclare : " Bien penser, c’est-à-dire identifier sa pensée non pas à ce que l’on est (ou à ce que l’on souhaite ou à ce que l’on craint), mais à une puissance immuable et impersonnelle, est finalement assez satisfaisant : c’est savoir qu’il n’y a pas de différence de nature, quand nous pensons, quand nous nous saisissons comme hors de nous par la pensée, entre nous et n’importe quel autre homme (eût-il vécu des siècles avant nous ou vivra-t-il des siècles après nous). Penser, ce n’est pas apprendre à mourir, c’est mourir à soi, c’est, pour un moment (le moment nécessairement éphémère propre à la réflexion pure, à la pensée pensante, à la pensée qui se prend elle-même pour objet), se rendre immortel en cessant d’être ce que nous sommes.
Alors être libre dans un corps vivant et en action ou ne plus être soi ? Qu'elle est la meilleure situation pour penser ?
Le corps nous aide-il ou nous gêne-t-il pour penser ?